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24 septembre 2007 1 24 /09 /septembre /2007 17:12
Le Livre sur la Place à NANCY -2007

Le livre sur la Place (2)

 

 

La Livre sur la Place de Nancy fait peu de place à la poésie. En tout, hormis notre catalogue d’une dizaine de titres, pas plus d’une vingtaine d’ouvrages sur les plusieurs-milliers du salon. Encore faudrait-il faire une place particulière aux comptines et autres « Canes de Jane » et ses avatars aux rayons des enfants.

 Les « grands » éditeurs conservent ainsi, plus pour l’image de marque que par intérêt, un catalogue de poésie et un vivier de poètes . Rien à dire sur la qualité -et les qualités- des poètes. Ou plutôt : beaucoup à dire. Ils servent la littérature quand d’autres la desservent, ou la deversent, ce qui est un peu pareil. Il y a loin du Bateau ivre au Gateau livre. Et ce nn’est pas le lecteur qui s’empifre.

Je me faisais la réflexion qu’un livre ne devrait jamais peser moins que 500 grammes (ou environ, pour les plus anciens). Ce serait un juste moyen de peser les livres à une époque où l’écrit-papier (je ne parle pas de littérature) se fait si abondant et si..léger, encore que le mot ne convienne pas : futile serait mieux.

 

Il reste peu de littérature dans un salon du livre. Au Marché de la Poésie de Paris, quelle proportion de poésie ? Et il existe d’inclassables et habiles faiseurs.

Au Livre sur la Place, on vient aussi-on vient surtout- pour l’événementiel (le mot clé de notre « civilisation » de la télévision) et les « bêtes de télé » enfin livrés en pâture hors de leur cage-écran.

Entendu dans la foule, devant les barrières de sécurité :

Le père (à son grand fils) « Va nous attendre de l’autre côté, on passe à Poivre d’Arvor et on te rejoint à la sortie »

(le fils s’élance nonchalamment)

 

On va « à Poivre d’Arvor » comme on va « au Cora » ou « au Leclerc »

On y va pour voir-le ou voir-la ; au mieux (que dis-je là ?) pour acheter et faire signer un autographe. Pour qui ? Souvent pour un tiers : le livre sera cadeau d’anniversaire, de fête, de Noél ou de Nouvel An. Il est devenu un objet de culture qu’on offre, qu’on échange, un cadeau culturel qui entre dans les procédés d’approche, de domestication, de pacification, de reconnaissance, dans le relationnel de notre époque, un objet neutre mais d’une certaine classe sociale, qui offre un large choix de codes et de repères…Ferblanterie d’un nouvel âge pour d’autres indiens, si proches.

Mais est-il lu ?

Oui, il finira par être lu mais peut-être pas par la personne qui l’a acheté, fait dédicacer, ou son (sa) destinataire. C’est le cas de presque tous les ouvrages aux couvertures et photographies prestigieuses, qu’on retrouve, intacts, dans les rayonnages des particuliers, sur les brocantes ou chez les Chiffonniers d’Emmaüs.

 

 

Et la poésie, dans tout ça ? Elle se porte bien, la poésie. Elle devient presque souterraine au fond des librairies qui effacent les recueils dans les étourdissantes rotations que leur infligent ( ?) les distributeurs ;

Mais les poètes sont toujours là, vivants.

 

 

 

Richard Rognet, songeur

vue générale

Gaston Paul Effa
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