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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 23:24
DSCN0396Une semaine bien chargée et riche de rencontres avec la venue à Nancy puis à Epinal de Tanella Boni, poète, écrivaine et philosophe ivoirienne

A Nancy, accueillie à la gare par Estelle (Forum de l'IRTS de Lorraine) puis à la Médiathèque, nous l'avons retrouvée telle que nous l'avions déjà rencontrée il y a quelques années (elle est insaisissable, toujours sur les routes et dans les airs, se préparant pour un prochain voyage à Tucson - USA). La salle du Petit théârtre pouvait tout juste contenir la quarantaine de personnes qui l'attendaient.

Après la lecture de quelques extraits de poésie - Gorée, île baobab notamment - et de prose - Les nègres n'iront pas au Paradis -, elle a présenté ses deux derniers ouvrages, un livre de conte - Le rêve du dromadaire - magnifiquement illustré, et une biographie "jeunesse",  Miriam Makeba, une voix pour la liberté.

Certes, Tanella Boni est poète : la plume est incontestablement sensible, l'image juste, le rythme particulier - lié, dit-elle, au fait qu'elle ne pense pas toujours en français -, l'émotion vraie et se voulant partageuse. Mais c'est au cours de la conversation - ce soir là mais aussi le lendemain, face à des lycéens d'Epinal - que se mesurent l'importance de la voix, l'importance de l'avis, la portée de la réflexion.
De sa  formation de philosophe, elle a conservé cette rigueur - inusitée aujourd'hui chez les penseurs télévisuels - qui lui permet de passer d'une réflexion sur la langue, à une autre sur la condition féminine, en attaquant le thème par "l'autre bout", celui auquel on n'avait pas pensé, que ce soit les droits humains des immigrés, ou le problème de l'excision.

C'est ce qui explique qu'elle parcoure le monde - trop et trop vite, dit-elle--, regrettant le temps où elle pouvait passer 15 jours à écrire dans la sérénité à l'île de Gorée, thème sur lequel elle revient souvent, passant plusieurs fois la porte, dans chaque sens, de ses souvenirs et du souvenir de ceux qu'on emmenait, esclaves, au delà des mers.

Deux classes du Lycée Louis Lapicque l'attendaient le lendemain à Epinal. Accueillie par la lecture de quelques uns de ses poèmes, elle passa rapidement de la lecture d'extraits de ses oeuvres aux questions d'un public très aiguisé ...qui avait préparé ses interventions.
Ce fut encore une fois un plaisir de l'écouter. Les remerciements des porte-parole (?) des classes - quelle sûreté dans l'élocution, quelle précision dans le discours, mesdemoiselles ! - montrent à quel point est grande l'attente des adolescents d'une parole adulte, claire dans son argumentation et responsable dans son discours.

Un grand merci à Tanella Boni à qui nous souhaitons bon voyage et bon séjour à Tucson (Etats-Unis d'Amérique)

DSCN0402
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