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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 23:07

Lecture critique de :

 

Transhumances de Louis-Philippe Dalembert
Coll. Arpents, Riveneuve éditions 2010.
 
La plupart des écrivains haïtiens se sont expatriés, ils ont transhumé, se sont reproduits ailleurs en migrant, Louis-Philippe Dalembert n’échappe pas à la règle.

La plupart des écrivains haïtiens connaissent sur le bout de leurs doigts leur littérature qu’ils sont fiers de perpétuer et restent attachés à la poésie chérie entre tout en milieu populaire ou religieux, Louis-Philippe Dalembert, spécialiste d’Alejo Carpentier, est lui aussi très au fait de l’histoire littéraire de son pays, de ses mouvements esthétiques, de ses maîtres, et peut parler indifféremment – et avec la pertinence d’un grand lecteur – de Jacques Stephen Alexis, de Jacques Roumain ou de Marie Chauvet.
Son dernier recueil publié Transhumance opère une sélection de poèmes écrits entre 2002 et 2008, et confirme, sans effusions démesurées, que la démangeaison lyrique reste toujours présente voire salutaire dans son atelier romanesque, surtout par l’implication rythmique et sa scansion («  tchou-tchou/ comme un songe interrompu / dans la cohue du monde »). Certes conjuguer l’expérience migratoire et l’expatriation personnelle acceptée de bon ou de mauvais gré équivaut à décliner toutes les formes de résistance active et passive aux conventions. Mais l’étranger en marche qui tourne non sans quelque émerveillement de toupie sur la terre, au hasard des "cités, Nancy, Jérusalem, Rome et Sarajevo",  succombe fatalement,  au détour d’une escale, de façon récurrente et par les facéties de la mémoire, aux vertiges de la nostalgie de sa ville natale. En quelque sorte, il reste fidèle à son enfance, à la douceur des souvenirs amoureux, aux rémanences (nervaliennes ? proustiennes ?) : « Or les filles avaient cette odeur de lunes verte quand leurs jambes nues fr
ôlaient ton enfance ».


Louis-Philippe Dalembert déclare sans faux semblants, ni effets de manche, et avec détermination que sa blessure – comme, d’ailleurs, la poésie – reste et demeurera toujours ouverte.


Alain Gnemmi

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