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23 juin 2006 5 23 /06 /juin /2006 11:40

 

 


 

l'auteur:

Tahar Bekri

Jongle avec les paradoxes. Ami des défunts Tahar Djaout, Tchikaya Utam’si, et parisien depuis plusieurs décennies.  Bilingue dès 1956, maître de conférences d’arabe à Paris X, universitaire et voyageur tous azimuts, conférencier en Italie, à Cerisey-la-Salle et poète, il défend son sentiment d’appartenir aux deux rives de la Méditerranée. En 1983, il confie son recueil Le Laboureur du soleil au poète Paul Dakeyo, responsable des éditions du Sud. Pour Artalect, désormais diffusé en CD, il lit, avec sa voix modulée selon la tradition orale, et sa précision, les strophes de Les Chapelets d’attache. Son journal personnel Dernières nouvelles de l’été montre qu’il est également prosateur, capable de dépasser le compte-rendu événementiel. C’est un auteur d’apologue et un artiste particulièrement sensible à la peinture d’un homme du nord, Edward Münch.

Le jeu linguistique de la traduction lui est familier, de même que la richesse du vivier littéraire maghrébin : il sait mettre en relief la parole première, le thourrâth, la poésie arabe de l’Arabie païenne, les théologiens espagnols du Xe siècle, le tunisien Ali Douâji du XXe siècle, comparé à Guy de Maupassant .On lui doit le mérite de vanter l’œuvre du marocain Driss Chribi, et plus récemment du congolais Mabanckou.

Sa poésie est très maîtrisée, moirée comme un tissu précieux –la syntaxe est prioritaire, sans elle et la souplesse de l’arabe s’acoquinant au vocabulaire français, il n’y aurait pas la suggestion du mouvement. Elle entretient le mythe du poète explorateur d’espaces stratifiés, chtoniens, maritime, dépoussiérant les fossiles de l’histoire. L’adversité rencontrée à notre époque de divisions met le poète en situation de résistance permanente, il peut compte sur le soutien des forces élémentaires dans son exil : " la littérature vogue et erre dans une âme insatisfaite.″


 

Parfois, les arbres se couvraient de ses frissons,

évadé errant, mais le pouvait-il, volant aux jours

leurs dédales, il retenait les rameaux désemparés,

les pas en bataille, la voix avare, dans le concert

des silences, l’éclair dédiait ses hirondelles.

 

Les songes impatients – Tahar Bekri – Ed. ASPECT  2004

 

 Biographie de Tahar Bekri

Né en 1951 à Gabès en Tunisie, il fréquente l’école franco-arabe à partir de 1956, date de l’indépendance de la Tunisie. Dans les années 70, étudiant à Tunis, il milite pour plus de démocratie et connaît la prison. Réfugié politique de 1983 à 1989, il s’installe en France et vit à Paris, où il est maître de conférence à l’université de Paris X - Nanterre.

Il a écrit en français et en arabe une vingtaine d’ouvrages.

Tahar Bekri est considéré aujourd’hui dans son pays comme l’une des voix les plus importantes de la littérature tunisienne.

 

Choix bibliographique :

 

  Les Songes impatients, éd.L'Hexagone, 1997 ;  rééd. ASPECT, 2004.

  La brûlante rumeur de la mer, éd. Al Manar, 2004.

  La sève des jours, CD, Edition sonore Artalect, 2003.

  Afghanistan, éd. Grands classiques du petit pirate, 2002.

  Le vent sans abri, Gravures de Wanda Mihuléac, éd. Signum, 2002.

  L'horizon incendié, éd. Al Manar, 2002.

  Inconnues saisons / Unknown seasons, anthologie personnelle, éd.L'Harmattan, 2000.

 

  Journal de neige et de feu (en arabe), éd. L'or du temps, 1997.

  Les chapelets d'attache, éd. Amiot, 1993 ;  rééd. L'Harmattan, 1994.

  Poèmes à Selma (en arabe), éd. HIwar, 1989, rééd. L'Harmattan, 1996.

  Le coeur rompu aux océans, éd. L'Harmattan, 1988.

  Le chant du roi errant, éd. L'Harmattan, 1985.

  Le laboureur du soleil, éd. Silex, 1983 ; rééd. L'Harmattan, 1991.

 

 

 

 


 

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